Maël de CALAN candidat à la présidence des Républicains, reçu par Droit au Cœur le mercredi 25 octobre ne pouvait manquer d’évoquer la réunion du bureau politique des Républicains, tenue la veille au soir, au cours de laquelle les ministres issus du parti ainsi que certains députés « constructifs » ont fait l’objet d’un vote d’exclusion, à confirmer ultérieurement faute du quorum requis par les statuts.
Le rappel de cet événement lui a permis d’exposer son projet de gouvernance qui se veut précisément fondé sur une volonté de rassemblement, rappelant au passage que la création de l’UMP, devenue LR, avait été voulue comme l’alliance des différentes composantes de la Droite et du Centre, assise sur un cœur de doctrine permettant l’expression de la pluralité des idées, et que la réalisation de cet objectif était encore, et toujours, la condition sine qua non d’un retour au pouvoir au cours des prochaines échéances électorales.
Il a ainsi souligné que le clivage actuellement lisible dans le parti était clairement entre une droite de gouvernement et une droite uniquement soucieuse de ses slogans électoralistes, sans le corpus politique cohérent indispensable à son retour aux affaires. De son analyse – une partie du centre étant durablement occupé par les soutiens du Président de la République – il ressort que la marge est très étroite entre l’électorat centriste et celui du Front national et que Les Républicains doivent offrir une offre politique ouverte : contestation certes, quand cela est nécessaire, mais aussi dialogue, et refus de l’opposition systématique. Comment en effet peut-on contester, sans soupçon de démagogie, des mesures que l’on préconise depuis longtemps, au motif qu’elles sont proposées par une majorité à laquelle on n’appartient pas ?
Pour concrétiser son raisonnement Maël de CALAN a évoqué l’exemple du Parti Socialiste et du candidat Benoît HAMON qui, dans un entêtement de principe et de radicalisation doctrinale, a fait le score qu’on connaît et entraîné la représentation de son mouvement au niveau de l’épure.
Ainsi, quand sur la question de la suppression de l’ISF, de la réforme du Code du Travail, de la reconsidération du rôle de l’Etat en matière économique ou sociale, notamment pour ce qui concerne les aides, le gouvernement s’inscrit dans le droit chemin des idées de la droite, fût-ce trop timidement, est-il nécessaire d’adopter une attitude d’ouverture et non d’opposition partisane.
Il est alors plus aisé de dénoncer certaines aberrations comme celle qui consiste à « célébrer » Mai 68 alors même que cet épisode tumultueux a débouché sur le « jouir sans entrave », le sous-investissement, la dérive de l’Education Nationale, l’abandon de l’autorité et de la verticale du pouvoir. Au final, comme Maël de CALAN le demande avec lucidité et une tristesse non feinte, qui seraient les héros de cette fête : André MALRAUX, Maurice SCHUMANN, le Général DE GAULLE ou des septuagénaires auto satisfaits célébrant leur place dans l’Histoire ?
Reconstruire la droite c’est, pour le candidat, utiliser les cinq ans qui viennent à réaffirmer un cœur de doctrine fondé sur le libéralisme : organiser des courants ; définir une ligne idéologique où toutes les familles politiques de la droite et du centre puissent se reconnaître ; insister sur ce qui rassemble et non sur ce qui divise ; restaurer dans les débats le climat d’estime indispensable à leur sérénité.
C’est aussi se défaire des habitudes de faiblesse qui consistent à ne pas mettre en phase objectifs et moyens, c’est-à-dire vouloir baisser les impôts sans diminuer les dépenses, retrouver la croissance sans valoriser l’effort, le travail, le mérite, une juste rémunération, la liberté personnelle, la responsabilité, le rétablissement de l’autorité. C’est redonner vie aux notions anciennes d’enracinement, de valeurs familiales, culturelles et patriotiques, dans une France à l’ambition mondiale, dans une Europe forte et unie.
Un vrai programme, jeune et porteur d’enthousiasme comme l’est justement la jeunesse, et qui dénonce la tiédeur des convictions tout autant que l’outrance de la pensée magique.
S’il fallait ne retenir qu’une phrase de Maël de CALAN celle-ci serait « être un homme politique ce n’est pas suivre, c’est conduire ». Il fut très applaudi.