Chers membres de Sens Commun,

J’ai pris connaissance avec grand intérêt du socle programmatique que votre mouvement vient de publier. Je me réjouis que vous participiez ainsi au débat d’idées, le seul qui vaille, à l’approche de la primaire de la droite et du centre pour l’élection présidentielle.

En effet, la politique française meurt de léthargie intellectuelle, d’opportunisme et d’absence de vision idéologique. La primaire ne sera réussie que si elle permet une véritable confrontation des points de vue, des principes politiques et des modalités de mises en œuvre.

J’ai pu constater les grandes convergences idéologiques et programmatiques qui nous unissent. Vous comme moi sommes attachés à la constance et à la cohérence des convictions. C’est en particulier le sens de mon projet pour la primaire, exposé dans mon livre « Le Printemps des Libertés », paru en mars dernier. Sans surprise, nous nous rejoignons sur l’abrogation de la loi Taubira sur le mariage et l’adoption entre personnes de même sexe. Contrairement à la plupart de mes concurrents à la primaire, je suis resté fidèle à mes convictions. Contrairement à Nicolas Sarkozy, les paroles que j’ai prononcées devant vous le 15 novembre 2014 m’engagent.

Mais nos points de convergence dépassent largement ce seul sujet du mariage, de l’adoption, de la PMA et de la GPA. Comme vous, je propose de responsabiliser les acteurs locaux de l’éducation à travers un grand mouvement d’autonomie des établissements scolaires ; de mettre fin au collège unique et de développer l’apprentissage ; de modifier le financement de l’enseignement supérieur, avec un système de prêt à remboursement différé qui permet de responsabiliser les étudiants sans occasionner de sélection sociale.

Je suis le seul candidat à proposer de supprimer le droit du sol, en faisant du droit du sang et de la naturalisation pour les personnes bien intégrées les voies naturelles d’acquisition de la nationalité. J’ai lancé une pétition ayant recueilli 30000 signatures pour demander la suppression de l’apprentissage des langues de culture d’origine à l’école primaire. Je propose l’instauration d’un service civique et d’un serment d’allégeance aux armes de la France pour tous nos concitoyens. Je suis également le seul candidat à remettre en cause le concept de logement social et à proposer la suppression de la loi SRU, considérant qu’il est préférable d’aider les ménages modestes à se loger plutôt qu’aider des organismes le plus souvent clientélistes et à la gestion opaque. Enfin, je suis le seul candidat à proposer l’impôt universel et proportionnel (flat tax), pour remettre de la lisibilité, de l’efficacité et de l’équité dans notre système fiscal.

S’agissant des enjeux régaliens, je propose de porter à 2% le budget de la Défense, en faisant en sorte que les lois de programmation militaire s’imposent aux lois de finances. Je défends également la mise en place d’une véritable Garde Nationale, pour associer davantage les citoyens à la défense de la patrie. Sur le plan européen, ma vision est entièrement guidée par le principe de subsidiarité : je propose de redonner le pouvoir d’initiative aux chefs d’Etats et de gouvernement plutôt qu’à la Commission, de réviser la Convention européenne des Droits de l’Homme pour permettre de meilleures décisions de la Cour Européenne, dont la jurisprudence est largement contestable. Même si je ne fais pas des réformes institutionnelles ma priorité, je propose la suppression du Conseil Economique, Social et Environnemental, ainsi que ses antennes régionales.

En matière économique, mon projet comprend la mise en place d’un impôt sur le revenu universel (car tout le monde doit s’acquitter de l’impôt direct, même à un taux réduit) et proportionnel, la suppression de l’ISF et la baisse de l’IS pour aller vers une convergence avec nos voisins européens. Pour encourager l’investissement dans les entreprises, je propose de pouvoir déduire ses pertes mobilières sur l’ensemble de ses revenus, et pas uniquement sur ses revenus du capital comme c’est le cas aujourd’hui. Il s’agit d’un système puissant, en vigueur aux Etats-Unis, qui doit se substituer aux niches fiscales existantes. Outre ces réformes fiscales, je propose d’inverser totalement la logique du droit du travail (en faisant de l’accord d’entreprise la base) pour s’adapter aux évolutions économiques, et nous permettre de les devancer plutôt que de les subir.

Sur le plan social, je propose de fusionner et de rationaliser les minimas sociaux existants, qui sont devenus incompréhensibles et injustes. Cette aide sociale doit être réservée aux personnes présentes sur notre territoire depuis plus de 5 ans et donner lieu à des contreparties en faveur d’actions d’intérêt général. Je souhaite également en finir avec le paritarisme, système dépassé où syndicats et patronat ne prennent pas leurs responsabilités et en appellent toujours à l’Etat en dernier recours.

Enfin, je suis l’un des rares à droite à affirmer que l’écologie est fondamentalement compatible avec les valeurs de droite, car il s’agit de conserver, avec humilité, notre cadre de vie et celui de nos descendants. Je souscris totalement à l’idée d’écologie humaine, qui ne se limite pas à certains thèmes environnementaux mais cherche aussi à protéger le genre humain et la culture.

Vous le voyez, nos points d’accords sont extrêmement nombreux. Je suis bien conscient, par ailleurs, que certains d’entre vous me trouvent trop libéral. Je comprends les réticences que peut faire naître un libéralisme hors-sol, déraciné, promouvant l’individualisme et le matérialisme. Je combats comme vous cette vision « libertaire » du libéralisme, symbolisé aujourd’hui par le très inquiétant mouvement du transhumanisme. Le libéralisme que je défends est tout à fait différent : directement inspiré par la tradition française (Tocqueville, Constant, Guizot). Il est enraciné dans une culture particulière et respectueux de la société civile. J’assume totalement ce positionnement libéral-conservateur, empreint de personnalisme, qui me semble constituer le cœur idéologique de la droite française.

Pour porter ce projet et ces valeurs, j’ai besoin de votre soutien. D’abord à travers les parrainages d’adhérents Les Républicains et d’élus locaux, ensuite en obtenant le meilleur score possible lors de la primaire pour peser sur les orientations politiques futures.

Ne vous laissez pas récupérer par les « grands candidats », qui vous écoutent poliment , parfois vous sollicitent, mais n’hésitent pas à renier leurs promesses une fois qu’ils sont élus. Seul un véritable rapport de force politique, qui passe par la primaire, est susceptible de faire avancer les idées auxquelles nous sommes conjointement attachés.

Hommes et femmes de bonne volonté, patriotes sincères, épris de la chose publique et fidèles à vos valeurs, je sais pouvoir compter sur votre soutien.

Vive la République, vive la France,

Hervé MARITON