Pourquoi je vais en Syrie

J’ai décidé de me rendre en Syrie, dans la région d’Alep, en début de semaine prochaine en participant à une mission parlementaire française.

Ma démarche poursuit 2 objectifs.

Le premier objectif est humanitaire. La bataille d’Alep a été, et continue à être, l’une des plus grandes tragédies de notre temps. Des milliers de civils innocents ont été massacrés par des frappes aériennes aveugles. Certains sont encore utilisés comme boucliers humains par des milices djihadistes. Nous ne pouvons détourner le regard et ignorer ces souffrances.

Je souhaite donc, avec mes collègues parlementaires, porter au nom de la France un message de compassion et de soutien auprès des civils syriens, afin qu’ils ne se sentent pas totalement abandonnés. J’espère que ce déplacement interpellera l’opinion publique française, qui ne peut se résigner à de telles atrocités.

Le second objectif est politique. Je souhaite mieux comprendre la situation politique sur place, même si je suis conscient des risques de manipulation et de désinformation. La France doit mieux appréhender les rapports de force et les intérêts des différentes composantes de la population syrienne (Arabes sunnites, Alaouites, Chrétiens, Kurdes…). La France doit mieux tenir compte des enjeux pour les puissances régionales impliquées dans ce conflit (Turquie, Iran, Arabie Saoudite…). La France pourra alors participer à la recherche d’une solution politique.

À l’évidence, la fin de la bataille d’Alep ne mettra pas fin à la guerre civile et aux souffrances de la population si aucune perspective n’est offerte aux différentes parties prenantes. Penser que la restauration de Bachar El Assad et de son régime, appuyé par la Russie, l’Iran et les milices chiites, permettra de restaurer l’ordre en Syrie me semble être une profonde erreur d’analyse. On n’efface pas plus de 300 000 morts de la sorte.

Il est urgent de réunir tous les acteurs locaux, régionaux et internationaux pour négocier un cessez-le-feu durable et concentrer les actions militaires contre Daech en faisant de la chute de Racca une priorité, au même titre que celle de Mossoul en Irak.

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