Je prends acte du vote britannique. Le peuple est souverain.

L’Europe d’hier s’est effondrée. L’Europe de demain sera démocratique et efficace ou ne sera pas.

Je reste ce matin un européen convaincu. Mais un européen lucide et exigeant. La France doit être à la hauteur de ce défi historique. Elle doit, avec courage et autorité, rendre l’Union plus démocratique et plus efficace.

Ne sous-estimons pas l’Histoire qui s’écrit aujourd’hui. Prenons-y toute notre part. Mais, de grâce, ne nous laissons pas entraîner dans la facilité de l’immobilisme ni dans celle du défaitisme.

Cela suppose audace, détermination et optimisme.

Cela suppose aussi que, derrière les déclarations de bonnes intentions sur l’avenir de l’Europe, nous puissions consacrer effectivement notre énergie à refonder l’Europe et non la consacrer aux seules négociations avec le Royaume Uni.

Cette refondation est urgente. Sans louvoiement ni demi-mesures.

Cette refondation devra nous permettre de retrouver l’élan européen, alors que nous sommes bloqués depuis tant d’années. L’Europe s’est déconnectée de la réalité et n’est pas armée pour répondre aux défis du 21^ème siècle. Elle a perdu la confiance d’une partie de ses citoyens alors que l’Europe doit précisément renforcer notre confiance.

Cela tient en partie à son fonctionnement, trop technocratique. La Commission européenne ne propose de déléguer aux Nations que ce qu’elle ne parvient pas à centraliser.

Je veux inverser la logique et revenir à l’intention des pères fondateurs de l’Europe : le principe de subsidiarité. L’Europe doit retrouver une valeur ajoutée, elle doit nous permettre de faire ensemble ce que nous ferions moins bien seuls. Et certains pays doivent pouvoir aller plus loin dans la convergence et l’intégration. D’autres doivent pouvoir être uniquement associés à l’Union, ce sera désormais le cas des britanniques. Respectons ce choix.

Cette refondation institutionnelle et politique devra être approuvée par les peuples européens. Cette condition est essentielle.