Remain ?

Video

Chers amis britanniques,

Vous allez voter le 23 juin pour décider de votre maintien ou de votre départ de l’Union européenne.

Cette décision est importante pour vous comme pour nous. Elle nous engage pour les décennies à venir. Elle est décisive à la fois pour votre pays, pour notre pays, et pour l’avenir de l’Europe.

C’est pourquoi j’ai voulu m’adresser à vous. Je peux déjà entendre les sarcasmes : « Encore un politicien français arrogant qui veut nous donner des leçons. » Soyez rassurés, ce n’est pas le cas.

Je ne vous écris pas pour vous dire que les sept plaies d’Egypte s’abattront sur vous si vous décidez de quitter l’Union Européenne. Que votre économie sera dévastée. Que la City de Londres sera balayée de la carte ou que votre nation sera marginalisée.

Quel que soit votre choix, vous êtes un grand peuple, une grande nation et vous le resterez.

Si je vous écris, ce n’est pas pour vous effrayer, mais avec affection et intérêt. Je veux simplement vous dire à quel point il est souhaitable que vous restiez à nos côtés.

J’ai toujours été inspiré par la vie politique et intellectuelle britannique. Au point de faire mienne cette maxime de l’un de vos anciens Premier ministre, Benjamin Disraeli : « I am a Conservative to preserve all that is good, a Radical to remove all that is bad ».

Conserver pour préserver tout ce qui est bien. Réformer pour supprimer tout ce qui est mauvais. Peut-on rêver d’un meilleur programme politique ?

Cela vaut en particulier pour l’Union Européenne qui doit être profondément simplifiée, qui doit être profondément réformée, dans l’application stricte du principe de subsidiarité. Les enjeux qui peuvent être adressés sur le plan local, doivent rester des enjeux locaux. Je sais que vous êtes légitimement attachés à ce principe. Si vous quittez l’Union Européenne, alors vous isolerez vos alliés sur le continent qui, comme vous, veulent réorienter l’Union Européenne vers plus d’efficacité. L’Union Européenne doit concentrer ses actions là où elle apporte une réelle valeur ajoutée. Cela est particulièrement vrai concernant le marché commun, la première zone de libre échange au monde.

Je ne peux pas imaginer un instant que le peuple d’Adam Smith et de David Ricardo décide de tourner le dos à notre marché commun. Quelle splendide victoire votre retrait offrirait aux anti-libéraux. Sans vous, qui défendra un accord de libre-échange négocié équitablement avec les Etats-Unis ? Je suis l’unique candidat de la primaire de l’élection présidentielle en France à être réellement favorable au libre échange. J’ai besoin d’alliés comme vous pour défendre cette idée.

Vous avez raison de défendre vos intérêts en Europe et je regrette que les gouvernements français n’aient pas suivie votre exemple, pour notre propre bien. Au lieu de vous critiquer, ils auraient mieux fait de négocier et surveiller avec attention le budget européen.

Vous avez fait le choix souverain de ne pas entrer dans la zone Euro, nul ne doit le contester. Cela illustre parfaitement la différence de vos objectifs concernant l’intégration économique et la convergence des membres de la zone euro, incluant la France.

Cela ne signifie pas que vous soyez relégués en deuxième division, mais simplement que vous illustrez cette idée juste d’une Europe à la carte. Une Europe de liberté et pas de contrainte.

Chers amis, restez au sein de l’Union européenne. Poursuivons ensemble la tâche à laquelle votre Premier Ministre David Cameron s’est attelée lors des négociations avec l’Union européenne, pour la rendre plus simple et plus démocratique : il y a encore beaucoup de travail à faire.

Il faut revoir le fonctionnement des institutions européennes et en particulier de la Commission, pour que l’initiative politique revienne aux chefs d’Etat et de gouvernement.

Pour conclure, laissez-moi citer un grand artisan de l’amitié franco-britannique, Talleyrand : « Oui et Non sont les mots les plus courts et les plus faciles à prononcer et ceux qui demandent le plus d’examen ». Ayez cela en tête le 23 juin !

Vive l’amitié franco-britannique. Que vive la France et que Dieu protège la Reine !

Poster un commentaire